Savoir saisir les opportunités quand elles se présentent
Quelle est l'histoire derrière cette startup ?
En 2013, j’ai rencontré Fabrice Grinda, un investisseur d’origine française, aujourd’hui basé à New-York. Fabrice est un serial entrepreneur puisqu’il a fondé, au cours de sa carrière, plusieurs sociétés à succès dont notamment OLX, l’équivalent du BonCoin pour les pays d’Amérique du Sud, pour l’Inde, l’Europe de l’Est et le Pakistan. Aujourd’hui OLX compte plus de 150 millions de visiteurs uniques par mois (autant qu'Instagram). En 2012, Fabrice a quitté OLX pour se consacrer à l’investissement et au lancement de nouvelles sociétés. Après avoir investi pendant plus de 15 ans comme business angel, il a fondé, avec son associé Jose Marin, le fonds d’investissement new-yorkais FJ Labs en octobre 2016. Fabrice a été élu plus gros investisseur français dans le milieu des nouvelles technologies en 2016 par le magazine Challenges avec plus de 50 millions d’euros investis au cours de l'année.
Depuis notre rencontre, nous sommes toujours restés en contact. J’ai tout d’abord effectué un stage en 2014 chez Rebagg, une des sociétés basées à New-York, qui est parrainée par Fabrice. Puis en Janvier 2015, j’ai travaillé directement avec lui sur le management de ses investissements, les reportings aux co-investisseurs et sur différents projets comme sa communication, ainsi que le management des différents sites internet de l’écosystème Grinda. En novembre 2015, Fabrice m'a confié la conception, et la fabrication d’une plateforme dédiée aux VCs qui aurait pour vocation d’aider les investisseurs à manager leurs investissements. Après 1 an de travail et plus de 100 000 dollars investis, il m'a proposé de transformer ce produit en entreprise. L’idée a fait son chemin, et aujourd’hui nous sommes sur le point d'être incorporés à San Francisco.
Kushim s’appuie sur le constat suivant : il existe actuellement des solutions de management de portefeuille pour de très grosses sociétés de trading qui investissent dans des entreprises cotées en bourse. On parle alors de deals à plusieurs millions d’euros avec une très forte granularité au niveau des metrics, beaucoup de fonctionnalités et un prix extrêmement élevé (parfois plus de $100 000 / mois). Ces solutions sont beaucoup trop compliquées et trop coûteuses pour les fonds d’investissements du Venture Capital qui investissent dans de jeunes sociétés. En effet, le secteur de l’investissement est découpé en différentes strates qui permettent de faire grossir les entreprises. Les business angel et les banques constituent la base de l’investissement. C’est en quelque sorte le terreau qui va permettre aux jeunes sociétés de prendre leur envol. Les investissements à ce niveau se situent en général entre 10 000 euros et 300 000 euros. Puis vient le monde des VCs, qui investissent généralement entre 50 000 et 5 millions d’euros. Puis le private equity, qui investit entre 1 million d’euros et 500 millions d’euros. Ensuite, ce sont les sociétés de trading, les hedge funds etc…
Les débuts d'une startup à destination des VC
Expliquez-nous le concept ?
Kushim est un outil pour manager les investissements de VC. C’est une solution plus simple et moins chère que ce qui existe actuellement pour les sociétés en private equity, et qui est exactement adaptée aux VCs. Notre solution permet de manager très simplement et de manière sécurisée les investissements, ainsi que de suivre les performances des différents véhicules financiers du fonds. Aujourd’hui, nous avons 8 fonds d'investissement qui testent la solution en Europe et aux USA dont FJ Labs et Fabrice Grinda, qui n’utilisent plus que Kushim pour gérer leurs investissements.
Kushim, un hommage à la longue tradition de la tenue des comptes
Pourquoi ce nom, Kushim ?
Lorsque l’homme inventa l’écriture, ce ne fût pas pour transmettre des idées, des lois ou des discours politiques. Imaginez comme il est difficile pour un empire de connaître le nombre de naissances, la taille des récoltes ou le butin amassé lors d'une conquête si on ne maitrise pas l’écriture. Des personnes étaient alors chargées de retenir les données de l'empire par coeur. Si une personne mourait, c’est tout un pan de l’histoire économique du royaume qui s’écroulait. Voilà pourquoi, il y a 5000 ans, sur les rives de l’Euphrate, l’homme inventa un moyen incroyablement simple et efficace pour transmettre de la donnée aux hommes de son époque, et aux hommes des générations futures. L’homme qui signa de son nom la plus ancienne trace écrite de son époque, s’appelait Kushim et était chargé de tenir les comptes du royaume de Sumer en Mésopotamie.
L'incubation pour se lancer en étant entouré
Pourquoi avoir choisi l'incubation ?
Pour nous, il s’agit en réalité d’une double incubation. FJ Labs dispose d’un programme d’incubation auquel nous appartenons. En règle générale, chaque année, FJ Labs accueille dans son équipe 2 étudiants en dernière année d’entrepreneuriat à Harvard, Stanford ou encore au MIT. Pendant 1 an, ces étudiants vont travailler comme analystes chez FJ Labs. Au bout d’un an, s'ils ont envie de se lancer dans l’entreprenariat, FJ Labs leur alloue des fonds et leur donne accès aux ressources du fonds (réseaux, conseils en communication, conseils juridiques, conseils stratégiques etc…). La startup bénéficie de l’aide de Fabrice, de Jose et de toute l’équipe pour mener à bien le projet. La startup Rebagg dans laquelle j’ai effectué mon stage en 2014 en faisait également partie. Depuis la rentrée 2016, nous sommes aussi incubés à la Web School Factory qui nous permet de bénéficier d’aides en matière de Design, de Technologie, de Business, mais aussi de conseils juridiques. Même si nous venon,s grâce à Nicolas Tridemy étudiant en 5ème année à la Web School Factory, d’emménager sur @LePlateauSG en ce début d’année 2017, c’est La Web School Factory qui nous a hébergé jusqu’à maintenant.
L'incubation à La Web School Factory : un accompagnement privilégié
L’incubation à la Web School Factory, comment ça marche ?
Notre 5e année en entrepreneuriat suit un rythme bien précis. Nous avons des cycles composés d’une semaine de cours, puis d'une semaine de suivi avec des mentors et enfin de deux semaines en autonomie. Pendant la semaine de cours, notre projet avance beaucoup plus lentement. Mais nous apprenons des choses utiles pour plus tard. Nous perdons du temps sur le présent et nous en gagnons sur le futur. Durant la semaine de suivi, les mentors viennent nous challenger, nous disent si nous avançons dans la bonne direction, nous aident techniquement, et nous font profiter de leurs réseaux afin de booster le développement de la société.